Success Stories #3 - Gregory Estrade–Directeur de l'innovation chez Lyra Network

Bonjour Grégory, peux-tu te présenter en quelques mots ?

Bonjour, je suis Grégory Estrade, 42 ans, originaire de Tours, promo ENSERB 1997 filière informatique.

Comment es-tu arrivé à l’ENSERB ?

J’ai suivi un parcours classique, suite aux classes préparatoires j’ai fait mes recherches sur les grandes écoles en m’arrêtant sur l’ENSERB à Bordeaux. Mes deux premiers choix portaient sur informatique en 1 et électronique en 2. Pour l’anecdote, le système à l’époque pour suivre sa candidature était disponible sur le Minitel !

Peux-tu nous parler de ton parcours ?

Mon parcours commence par trois années d’école d’ingénieur suivies d’un an de service militaire, qui était encore obligatoire à l’époque, en tant que scientifique du contingent, que j'ai effectué à Paris. A la fin de celui-ci j’ai trouvé mon premier boulot de développeur dans une boîte faisant de l’informatique pour la finance de marché. C’était au middle office, entre les traders et les services financiers. J’y suis resté une année.

En 1999, nous étions au cœur de la première vague des start-ups, avant l'éclatement de la bulle internet en 2000, avec la première vague de "smartphones" (à l'époque, du WAP/WML sur un Nokia 7110 affichant fièrement 4 lignes de texte, c'était la grande classe) et de nouvelles technologies dans le milieu des télécoms. N’étant pas passionné par mon travail et dans un savant jeu de réseau et d’opportunités, j’ai décroché un premier contrat de plusieurs mois avec un client dans le milieu de la téléphonie d'entreprise. Cela m’a permis de me lancer à mon compte et de créer ma propre structure spécialisée dans le conseil et la développement de solutions clés en mains de type: réveils vocaux pour des hôtels, messagerie unifiée (messages vocaux et fax transférés sous forme de pièces jointes à des e-mails) ou encore taxation téléphonique ; principalement de la réalisation d’interface avec les PABX de l’époque.

La plupart du travail était dans le Sud Est de la France qui m’a fait vivre à Aix en Provence pendant plusieurs années, mais certains clients finaux comme le Club Med m’ont permis de voyager partout dans le monde et notamment aux Etats-Unis et Amérique latine.

Suite à l’éclatement de la bulle internet, ma société (qui à son "faîte" comprenait 4 salariés) ainsi que beaucoup d'autres ont été touchées de plein fouet par l'effondrement de leurs clients appartenant à cette vague de la "net-économie".

Les impayés accumulés ont finalement eu raison de celle-ci en 2003.

Echaudé par la crise et pour des raisons personnelles, j’avais décidé de quitter la voie entrepreneuriale pour m’orienter vers un job stable dans une grosse structure. Mais, n'étant pas à un paradoxe près, après plusieurs entretiens j’ai finalement eu le coup de foudre par le projet d’une startup Toulousaine de 4 personnes, Lyra Network.

J'y suis entré comme développeur principal il y a 12 ans ; aujourd’hui, Lyra Network c’est 144 personnes dans le monde, 90 en France dont 60 au centre de développement à Labège, dont j’étais le directeur jusqu’en novembre 2015.

Etant un créatif aimant la technologie et le hacking, avec un profil d’entrepreneur, j’ai cédé mon poste de manager d'équipes qui ne m’épanouissait plus pour devenir directeur de l’innovation. Aujourd’hui, toujours au sein de Lyra Network, mon rôle est de travailler sur de nouvelles idées, trouver des marchés, nouer des partenariats, réaliser des prototypes qui, s'ils sont prometteurs, seront relayés par les services de la société pour un mise en place et une commercialisation à grande échelle.

A notre niveau chez Lyra, nous n’avons pas les difficultés des grands groupes car nous sommes toujours assez flexibles pour travailler comme et avec des startups, tout en ayant une forte crédibilité auprès des grands acteurs de notre secteur de par notre histoire.

Peux-tu nous parler un peu plus du cœur d’activité de Lyra Network ?

Lyra Network est né de la dérégulation des télécoms. Nous sommes un opérateur monétique sur un métier dont France Télécom avait le monopole. En partenariat avec des opérateurs "alternatifs", nous avons construit des réseaux télécom adaptés au métier de la monétique (auxquels sont raccordés des terminaux de paiement par carte bancaire et les systèmes informatique des banques qui leur sont associés). Pour raccrocher à quelque chose de plus commun, nous sommes l’équivalent d’M6 Mobile, un fournisseur de services type MVNO (Mobile Virtual Network Operator), s’appuyant sur l’infrastructure d’une autre entité, mais proposant du contenu ou des services spécifiques.

Depuis 2008 nous nous sommes également lancés dans la partie paiement du e-commerce. Nous intervenons avec notre marque PayZen (https://payzen.eu/) ou comme prestataire technique en marque blanche pour des entreprises comme le groupe BPCE (Banque Populaire Caisse d'Epargne) par exemple.

Enfin, depuis 2012, nous nous intéressons au paiement mettant en jeu des mobiles, et depuis plus récemment, aux nouveaux moyen de paiement tels Apple Pay, Samsung Pay qui sont en train d'émerger.

Est-ce que Lyra recrute ?

Oui effectivement, je pense que nous allons recruter au moins une vingtaines d’ingénieurs en 2016, principalement des développeurs.

J’ai constaté sur ton profil LinkedIn que tu as des activités en lien avec ton métier en dehors de Lyra, peux-tu nous en parler ?

Effectivement, je participe à beaucoup de conférences en tant que visiteur/contributeur et parfois comme orateur comme dernièrement pour le Global IoT (Internet of Things) Day à Vienne et l'Agile Tour à Toulouse.

Je suis également investi au sein de Toulouse JS qui est un groupe de développeurs autour du JavaScript. Je suis aussi membre du bureau du Toulouse Android User Group, qui est un Google Developper Group, ce qui nous permet d’avoir des accès préférentiels aux services d’entreprises de Google pour développer des idées.

A noter également, avec Lyra, après une participation au "kick-off" en 2014, nous devenons en 2016 membre à plein temps du consortium W3C pour travailler sur la normalisation des paiements sur le web.

Enfin, tous ces évènements sont des réservoirs de talents qui me permettent de rencontrer des gens que je suis souvent amené à recruter. Je privilégie d’ailleurs ce mode de recrutement au traditionnel CV + entretien.

Une dernière chose à ajouter ?

Deux dernières choses :

Un premier sujet qui me tient à cœur: je suis parrain de la première promotion de l'école Simplon.co à Toulouse. Une école dans la lignée de « 42 » fondée par Xavier Niel. Une sorte d’école de la dernière chance avec pour objectif de transformer en 6 mois intensifs les candidats retenus en développeurs web qui connaissent l'écosystème, les bonnes pratiques et les bons réflexes. En tant que parrain de la promotion, mon rôle est de donner la culture du réseau à ces personnes en les invitant à des meetups et des espaces de coworking. Ceci afin de les mettre en relation avec des gens qui ont tout intérêt à travailler ensemble mais qui ne le savent pas (encore).

Le deuxième sujet concerne le fait que j’ai été diagnostiqué de la maladie de Parkinson en 2011. Dans ce contexte, je me suis rapproché de l’association France Parkinson et je suis devenu le porte-parole au sein du département de Haute-Garonne des personnes atteintes de la forme dite "juvénile" de cette maladie.

J'organise régulièrement des "cafés jeunes parkinsoniens", qui sont des espaces de rencontre et de dialogue.

J’ai pu faire plusieurs interventions dans ce cadre et intégrer dans mes activités la recherche de solutions et de sociétés cherchant à améliorer la gestion du handicap dans le monde du travail, entre autres.

Merci Grégory pour ton intervention

Plus d’informations sur les sujets abordés :

Lyra Network : https://www.lyra-network.com/

L’école Simplon : http://simplon.co/

L'association France Parkinson: http://franceparkinson.fr/

ToulouseJS: http://toulousejs.francejs.org/

Toulouse Android User Group: http://toulouseaug.blogspot.fr/

Web Payments at W3C: http://www.w3.org/Payments/